mardi 1 avril 2014

Plan de travail, du 31 mars au 7 avril 2014

LECTURE:

1- Compréhension de texte conventionnelle
     Pi ou la vie d'artiste
(à remettre au cours du mercredi 2 avril dans une pochette de plastique)
   
     + complétez toutes les questions
     + formulez des énoncés de réponse complets
     + corrigez la langue (utilisez des outils de référence au besoin)
     + écrivez lisiblement

2- Groupe 11 et 12 (Vous pouvez commencer la lecture du roman de Conan Doyle)

ÉCRITURE:

3- Suite du projet: Une phrase comme un roman.

     Complétez à la maison le projet commencé en classe mercredi, le 3 avril 2014.
(à verser dans DRIVE sous l'onglet créations littéraires avant dimanche 12:00)


COMMUNICATION ORALE:

4. Choisissez un extrait à lire parmi les textes suivants:
    *  Vous pouvez travailler en équipe de deux sur certaines dyades.  Auquel cas, vous devez identifier le fichier à vos deux noms et chaque partenaire doit avoir un fichier dans son dossier personnel.


EXTRAIT 1: Dyade
Les Jeux de l'Amour et du hasard, Marivaux

In Libro Veritas

Le Jeu de l'Amour et du Hasard

Par Pierre de Marivaux

Oeuvre du domaine public.
Vous êtes en mode de lecture plein écran. Cliquez sur le lien suivant si vous souhaitez afficher la version classique de cette oeuvre

SCÈNE 8

DORANTE, SILVIA

DORANTE, à part.
Qu'elle est digne d'être aimée ! Pourquoi faut-il que Mario m'ait prévenu ?
SILVIA
Où étiez-vous donc Monsieur ? Depuis que j'ai quitté Mario je n'ai pu vous retrouver pour vous rendre compte de ce que j'ai dit à Monsieur Orgon. Je ne me suis pourtant pas éloigné ; mais de quoi s'agit-il ?
SILVIA, à part.
Quelle froideur ! (Haut.) J'ai eu beau décrier votre valet et prendre sa conscience à témoin de son peu de mérite, j'ai eu beau lui représenter qu'on pouvait du moins reculer le mariage, il ne m'a pas seulement écoutée ; je vous avertis même qu'on parle d'envoyer chez le notaire, et qu'il est temps de vous déclarer.
DORANTE
C'est mon intention ; je vais partir incognito, et je laisserai un billet qui instruira Monsieur Orgon de tout.
SILVIA, à part.
Partir ! Ce n'est pas là mon compte.
DORANTE
N'approuvez-vous pas mon idée ?
SILVIA
Mais... pas trop.
DORANTE
Je ne vois pourtant rien de mieux dans la situation où je suis, à moins que de parler moi-même, et je ne saurais m'y résoudre ; j'ai d'ailleurs d'autres raisons qui veulent que je me retire : je n'ai plus que faire ici.
SILVIA
Comme je ne sais pas vos raisons, je ne puis ni les approuver, ni les combattre ; et ce n'est pas à moi à vous les demander.
DORANTE
Il vous est aisé de les soupçonner, Lisette.
SILVIA
Mais je pense, par exemple, que vous avez du dégoût pour la fille de Monsieur Orgon.
DORANTE
Ne voyez-vous que cela ?
SILVIA
Il y a bien encore certaines choses que je pourrais supposer ; mais je ne suis pas folle, et je n'ai pas la vanité de m'y arrêter.
DORANTE
Ni le courage d'en parler ; car vous n'auriez rien d'obligeant à me dire : adieu Lisette.
SILVIA
Prenez garde, je crois que vous ne m'entendez pas, je suis obligée de vous le dire.
DORANTE
À merveille ! Et l'explication ne me serait pas favorable, gardez-moi le secret jusqu'à mon départ. SILVIA
Quoi, sérieusement, vous partez ?
DORANTE
Vous avez bien peur que je ne change d'avis
SILVIA
Que vous êtes aimable d'être si bien au fait !
DORANTE
Cela est bien naïf. Adieu. (Il s'en va.)
SILVIA, à part.
S'il part, je ne l'aime plus, je ne l'épouserai jamais... (Elle le regarde aller.) Il s'arrête pourtant, il rêve, il regarde si je tourne la tête, je ne saurais le rappeler moi... Il serait pourtant singulier qu'il partît après tout ce que j'ai fait ? ... Ah, voilà qui est fini, il s'en va, je n'ai pas tant de pouvoir sur lui que je le croyais : mon frère est un maladroit, il s'y est mal pris, les gens indifférents gâtent tout. Ne suis-je pas bien avancée ? Quel dénouement !... Dorante reparaît pourtant ; il me semble qu'il revient, je me dédis donc je l'aime encore... Feignons de sortir, afin qu'il m'arrête : il faut bien que notre réconciliation lui coûte quelque chose.
DORANTE, l'arrêtant.
Restez, je vous prie, j'ai encore quelque chose à vous dire.
SILVIA
A moi, Monsieur ?
DORANTE
J'ai de la peine à partir sans vous avoir convaincue que je n'ai pas tort de le faire. SILVIA
Eh, Monsieur, de quelle conséquence est-il de vous justifier auprès de moi ? Ce n'est pas la peine, je ne suis qu'une suivante, et vous me le faites bien sentir.
DORANTE
Moi, Lisette ! est-ce à vous à vous plaindre ? Vous qui me voyez prendre mon parti sans me rien dire.
SILVIA
Hum, si je voulais, je vous répondrais bien là-dessus.
DORANTE
Répondez donc, je ne demande pas mieux que de me tromper. Mais que dis-je ! Mario vous aime.
SILVIA
Cela est vrai.
DORANTE
Vous êtes sensible à son amour, je l'ai vu par l'extrême envie que vous aviez tantôt que je m'en allasse, ainsi, vous ne sauriez m'aimer.
SILVIA
Je suis sensible à son amour, qui est-ce qui vous l'a dit ? Je ne saurais vous aimer, qu'en savez-vous ? Vous décidez bien vite.
DORANTE
Eh bien, Lisette, par tout ce que vous avez de plus cher au monde, instruisez-moi de ce qui en est, je vous en conjure.
SILVIA
Instruire un homme qui part !


EXTRAIT 2: Dyade
Dom Juan, Molière

Dom Juan, ou Le Festin de Pierre


Scène II

DOM JUAN, SGANARELLE.

DOM JUAN: Quel homme te parlait là? Il a bien de l'air, ce me semble, du bon Gusman de Done Elvire.

SGANARELLE: C'est quelque chose aussi à peu près de cela.

DOM JUAN: Quoi? c'est lui?

SGANARELLE: Lui-même.

DOM JUAN: Et depuis quand est-il en cette ville?

SGANARELLE: D'hier au soir.

DOM JUAN: Et quel sujet l'amène?

SGANARELLE: Je crois que vous jugez assez ce qui le peut inquiéter.

DOM JUAN: Notre départ sans doute?

SGANARELLE: Le bonhomme en est tout mortifié, et m'en demandait le sujet.

DOM JUAN: Et quelle réponse as-tu faite?

SGANARELLE: Que vous ne m'en aviez rien dit.

DOM JUAN: Mais encore, quelle est ta pensée là-dessus? Que t'imagines-tu de cette affaire?

SGANARELLE: Moi, je crois, sans vous faire tort, que vous avez quelque nouvel amour en tête.

DOM JUAN: Tu le crois?

SGANARELLE: Oui.

DOM JUAN: Ma foi! tu ne te trompes pas, et je dois t'avouer qu'un autre objet a chassé Elvire de ma pensée.

SGANARELLE: Eh mon Dieu! je sais mon Dom Juan sur le bout du doigt, et connais votre cœur pour le plus grand coureur du monde: il se plaît à se promener de liens en liens, et n'aime guère à demeurer en place.

DOM JUAN: Et ne trouves-tu pas, dis-moi, que j'ai raison d'en user de la sorte?

SGANARELLE: Eh! Monsieur.

DOM JUAN: Quoi? Parle.

SGANARELLE: Assurément que vous avez raison, si vous le voulez; on ne peut pas aller là contre. Mais si vous ne le vouliez pas, ce serait peut-être une autre affaire.

DOM JUAN: Eh bien! je te donne la liberté de parler et de me dire tes sentiments.

SGANARELLE: En ce cas, Monsieur, je vous dirai franchement que je n'approuve point votre méthode, et que je trouve fort vilain d'aimer de tous côtés comme vous faites.

DOM JUAN: Quoi? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux! Non, non: la constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cours. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs: je me sens un cœur à aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

SGANARELLE: Vertu de ma vie, comme vous débitez! Il semble que vous ayez appris cela par cœur, et vous parlez tout comme un livre.

DOM JUAN: Qu'as-tu à dire là-dessus?

SGANARELLE: Ma foi! j'ai à dire., je ne sais; car vous tournez les choses d'une manière, qu'il semble que vous avez raison; et cependant il est vrai que vous ne l'avez pas. J'avais les plus belles pensées du monde, et vos discours m'ont brouillé tout cela. Laissez faire: une autre fois je mettrai mes raisonnements par écrit, pour disputer avec vous.


EXTRAIT 3: Dyade
Britannicus, Racine

BRITANNICUS


Scène 1
Néron, Burrhus, Narcisse, Gardes
NERON
N'en doutez point, Burrhus : malgré ses injustices,
C'est ma mère, et je veux ignorer ses caprices.
Mais je ne prétends plus ignorer ni souffrir
Le ministre insolent qui les ose nourrir.
Pallas de ses conseils empoisonne ma mère ;
Il séduit, chaque jour, Britannicus mon frère ;
Ils l'écoutent lui seul : et qui suivrait leurs pas,
Les trouverait peut-être assemblés chez Pallas.
C'en est trop. De tous deux il faut que je l'écarte.
Pour la dernière fois, qu'il s'éloigne, qu'il parte ;
Je le veux, je l'ordonne, et que la fin du jour
Ne le retrouve plus dans Rome ou dans ma cour.
Allez : cet ordre importe au salut de l'empire.
Vous, Narcisse, approchez.
(Aux gardes)
          Et vous, qu'on se retire.

Scène 2
Néron, Narcisse
NARCISSE
Grâces aux dieux, Seigneur, Junie entre vos mains
Vous assure aujourd'hui le reste des Romains.
Vos ennemis, déchus de leur vaine espérance,
Sont allés chez Pallas pleurer leur impuissance.
Mais que vois-je ? Vous-même, inquiet, étonné,
Plus que Britannicus paraissez consterné.
Que présage à mes yeux cette tristesse obscure,
Et ces sombres regards errant à l'aventure ?
Tout vous rit : la fortune obéit à vos voeux.

NERON
Narcisse, c'en est fait, Néron est amoureux.

NARCISSE
Vous !

NERON
          Depuis un moment ; mais pour toute ma vie,
J'aime, que dis-je aimer, j'idolâtre Junie.

NARCISSE
Vous l'aimez !

NERON
          Excité d'un désir curieux,
Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux,
Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,
Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes,
Belle, sans ornement, dans le simple appareil
D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil.
Que veux-tu ? Je ne sais si cette négligence,
Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence,
Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs,
Relevaient de ses yeux les timides douceurs,
Quoi qu'il en soit, ravi d'une si belle vue,
J'ai voulu lui parler, et ma voix s'est perdue :
Immobile, saisi d'un long étonnement,
Je l'ai laissé passer dans son appartement.
J'ai passé dans le mien. C'est là que, solitaire,
De son image en vain j'ai voulu me distraire.
Trop présente à mes yeux je croyais lui parler ;
J'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler.
Quelquefois, mais trop tard, je lui demandais grâce :
J'employais les soupirs, et même la menace.
Voilà comme, occupé de mon nouvel amour,
Mes yeux, sans se fermer, ont attendu le jour.
Mais je m'en fais peut-être une trop belle image :
Elle m'est apparue avec trop davantage :
Narcisse, qu'en dis-tu ?

NARCISSE
          Quoi, Seigneur ! croira-t-on
Qu'elle ait pu si longtemps se cacher à Néron ?

NERON
Tu le sais bien, Narcisse. Et que sa colère
M'imputât le malheur qui lui ravit son frère ;
Soit que son coeur, jaloux d'une austère fierté,
Enviât à nos yeux sa naissante beauté ;
Fidèle à sa douleur, et dans l'ombre enfermée,
Elle se dérobait même à sa renommée :
Et c'est cette vertu, si nouvelle à la cour,
Dont la persévérance irrite mon amour.
Quoi ? Narcisse, tandis qu'il n'est point de Romaine
Que mon amour n'honore et ne rende plus vaine,
Qui, dès qu'à ses regards elle ose se fier,
Sur le coeur de César ne les vienne essayer,
Seule, dans son palais, la modeste Junie
Regarde leurs honneurs comme une ignominie,
Fuit, et ne daigne pas peut-être s'informer
Si César est aimable ou bien s'il sait aimer !
Dis-moi : Britannicus l'aime-t-il ?

NARCISSE
          Quoi ! s'il l'aime,
Seigneur ?

NERON
          Si jeune encor, se connaît-il lui-même ?
D'un regard enchanteur connaît-il le poison ?

NARCISSE
Seigneur, l'amour toujours n'attend pas la raison.
N'en doutez point, il l'aime. Instruits par tant de charmes,
Ses yeux sont déjà faits à l'usage des larmes ;
A ses moindres désirs il sait s'accommoder ;
Et peut-être déjà sait-il persuader.

EXTRAIT 4: Dyade
Le Dindon, Feydeau

Scène XIII


VATELIN, qui s’est assis à sa table, tout en rangeant des papiers pour se donner un air occupé et sans regarder la personne qui entre. - Si vous voulez prendre une chaise, madame...

MAGGY, arrivant derrière lui et lui donnant deux gros baisers sur les yeux. Accent anglais très prononcé. - Oh ! my love !

VATELIN, ahuri, se levant. - Hein ! Qu’est-ce que c’est ? (Reconnaissant Maggy.) Madame Soldignac ! Maggy ! Vous !

MAGGY. - Moi-même.

VATELIN. - Vous ! vous ici ! mais c’est de la folie !

MAGGY. - Pourquoi ?
VATELIN. - Eh bien ! et Londres ?

MAGGY. - Je l’ai quitté.

VATELIN. - Et votre mari ?

MAGGY. - Je amené loui ! Il vené pour affaires à Paris !

VATELIN, retombant sur la chaise. - Allons bon !... Mais qu’est-ce que vous venez faire ?

MAGGY. - Comment ! ce que je vienne faire ! Oh ! ingrate ! oh ! you naughty thing, how can you ask me what I have come to do here. Here is a man for whom I have sacrified everything, my duties as a wife, my conjugal faithfulness...

VATELIN, se levant et voulant l’interrompre. - Oui... oui...

(Il va écouter à la porte de sa femme.)

MAGGY, gagnant la droite. - I leave London ! I cross the sea ! All this to reach him and when at last I find him, he asks me what have you came here for !

VATELIN, redescendant. - Oui !... Mais ce n’est pas ça que je vous demande ! Vous me parlez anglais, je ne comprends pas un mot ! Comment êtes-vous ici ? Pourquoi ? Qu’est-ce que vous voulez ?

MAGGY, derrière la table. - Qué je veux ? Il demandé qué je veux ! Mais je veux... vous !

VATELIN. - Moi !
MAGGY. - Oh ! yes ! parce que je vous haime toujours, moâ ! Ah ! dear me ! pour trouver vous, j’ai quitté London, j’ai traversé le Manche qui me rend bien malade... j’ai eu le mal de mer, j’ai rendu... j’ai rendu... comment disé ?

VATELIN. - Oui ! oui. Ça suffit ! Après ?...

MAGGY. - No, j’ai rendu l’âme, mais ce m’est égal !... Je disei ! Je vais la voir, loui... et je souis là, pour houitt jours.

Elle s’assied.

VATELIN, tombant sur un siège. - Huit jours ! Une semaine !... Vous êtes là pour une semaine ?

MAGGY. - Oh ! oui, un semaine tout pour vous... Ah ! disez moâ vous me haimez encore !... Pourquoi vous avez pas répondu mes lettres ?... Je disais déjà : « Oh ! mon Crépine il me haime plus !... » Oh ! si, vous haimez moâ !... ô Crépine ! tell me you love me !

VATELIN, se levant. - Mais oui ! mais oui !

MAGGY, se levant et descendant. - Quand je souis arrivée cet matin, j’ai tout de suite écrivé à vous... et pouis et pouis... j’ai pas envoyé la lettre... je mé souis disé il répondra peut-être pas à moâ... j’ai jeté mon lettre à la panier... et j’ai pris un hansom... comment vous dis... un sapin pour venir... Aoh ! comme est difficult... la rue de vous pour trouvéi... Je sais pas, le cocher comprenait pas le francéi... il voulait pas mé conduire.
VATELIN, à part. - Ah ! brave cocher !

MAGGY. - Je loui diséi, « Cocher, allez roue Thremol ». Il répondéi : connais pas...

VATELIN. - Rue Thremol ! oui oui... Maintenant, croyez-vous que si vous lui aviez dit tout simplement, rue la Trémoille...

MAGGY. - Eh bien ! je dis : « rue Thremol ».

VATELIN. - Parfaitement.

MAGGY. - Ah ! Crépine, Crépine, que je souis heureuse !... Vous venez mé voir cet soir, hé ?

VATELIN. - Hein ! Permettez ! permettez !...

MAGGY. - Aoh ! ne dis pas no ! j’ai trouvé cet matin un petite rez-de-chaussée toute meublée comme je diséi à vous dans le lettre que jé l’ai mise à la panier... quarante houit rue Roquépaïne.

VATELIN. - Vous êtes descendue rue Roquépine ?

MAGGY. - Oh ! no ! avec ma mari à l’hôtel Chatham, mais la rez-de-chaussée, c’est pour nous deux. Je l’ai louée et vous viendrez cet soir, hé !

VATELIN, se dégageant et passant n° 2. - Moi ! Ah ! non ! par exemple !

MAGGY. - No ! pourquoi no ?

VATELIN. - Parce que !... parce que c’est impossible... Est-ce que je suis libre ! j’ai une femme, moi ! je suis marié, moi !
MAGGY. - Vous, vous êtes marié !

VATELIN. - Mais dame !

MAGGY. - Aoh ! à London, vous diséi vous étiez boeuf.

VATELIN. - Comment boeuf ? veuf !

MAGGY. - Aoh ! boeuf, veuf, c’est la même chose !

VATELIN. - Mais non, ce n’est pas la même chose ! Merci ! le veuf, il peut recommencer, tandis que le boeuf...

MAGGY. - Well, pourquoi vous m’avez dit ?...

VATELIN. - Eh bien ! oui, j’étais veuf, puisque j’avais laissé ma femme à Paris... c’est une façon de dire.

MAGGY. - Alors... alors... what ? C’est fini ensemble ?

VATELIN. - Voyons, Maggy, soyez raisonnable.

MAGGY. - Et vous rehaimerez moâ plus... plus jamais ?

VATELIN. - Si, quand j’irai à Londres ! là !

MAGGY, éclatant en sanglots et passant n° 2. - Aoh ! Crépine ne me haime plus ! Crépine ne me haime plus.

VATELIN, courant à la porte de Lucienne. - Mais taisez-vous donc, ma femme peut vous entendre !
MAGGY. - Ce m’est égal !

EXTRAIT 6: Monologue
Le Cid, Corneille

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras, qu'avec respect toute l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le Comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur :
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ;
Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne,
Malgré le choix du Roi, m'en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement,
Fer, jadis tant à craindre et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleures mains.
  • Monologue de Don Diègue après l'insulte du Comte

 exemple



(à verser dans DRIVE sous l'onglet communications orale avant dimanche 12:00)


GRAMMAIRE:

5. Compléter le test Grammaire de la phrase versé le 1e avril dans la classe numérique. (142 questions)
(à terminer avant dimanche 12:00)


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